LIRU: Rome, capitale Antique

Le week-end serait Romain, nous descendrions dans la capitale Antique, en avion puis en vélo, pour saluer la Piazza del Popolo, la Piazza Venezia et le Pope Francis.

C’est ce que nous avions décidé à l’impromptu, parce que le temps était favorable, et qu’il était urgent d’oser cette traversée vers l’Italie. A part un amerrissage en pleine méditerranée, ou un égarement dans les zones d’arrivées des grands aéroports Romains, il n’y avait finalement rien à craindre… D’ailleurs tout ne s’est-il pas finalement très bien passé ?

La météo était favorable et les vents calmes, ce qui nous donnait un temps de vol de 2h45 environ à l’aller, un peu plus au retour. La température au sol était voisine de 35°C, et les performances de montée s’en trouvaient dégradées, dans cet air chaud et dilaté. Entre les niveaux 100 et 120, nous avons trouvé un peu de fraîcheur, entre 5 et 8°C: une climatisation naturelle.

L’aérodrome de destination serait Roma Urbe (LIRU), aérodrome strictement VFR, dévolu à l’aviation générale, situé à 7km environ au Nord de Rome. Il s’agissait là de la meilleure option, tant pour rejoindre la ville à vélo, que pour simplifier les formalités d’arrivée, et diminuer le coût des taxes (habituellement très élevées dans les aéroports internationaux, tels que Roma Fiumicino LIRF ou Roma Ciampino LIRA).

Au départ des Milles, en IFR (avec un plan de vol Y, puisque l’arrivée serait obligatoirement VFR), nous avons eu un classique départ omnidirectionnel sur ALM, rapidement transféré vers Provence. Une directe sur Le Luc nous a été donnée, puis sur Saint-Tropez (STP) par la contrôleur Niçois. Après Saint-Tropez, au niveau 100, alors que nous étions encore pris dans la nappe de brume chaude, le segment de survol maritime le plus long se présentait devant nous: environ 120nm, ce qui à 135kt de vitesse vraie, donne environ 50 minutes de traversée. Cela sans tenir compte du vent qui peut rapidement jouer en notre défaveur. Ce qui nous a laissé le temps de compter les bateaux en les dépassant…
Quand la Corse a commencé à apparaître dans la brume, d’abord comme un mirage ou une hallucination, puis progressivement comme une certitude qui s’amplifiait, ce fût une nouvelle fois l’émerveillement et le soulagement de la terre retrouvée. Le contrôleur de Bastia nous a salué sans rien ajouter ou modifier à notre plan de vol, et une fois la Corse largement dépassée, et l’île d’Elbe à portée de main, il nous a transféré avec le contrôle de Rome.

« Buongiorno a Roma Control del F-HIND ». Je m’attendais à voir notre plan de vol entériné (c’est à dire poursuivre en IFR jusqu’au point de report RAVAL situé à proximité de Rome), mais les intentions de la contrôleuse étaient toutes autres: « Quand serez-vous prêt à annuler IFR ? »… Nous avons ainsi été éjectés du régime IFR 10 minutes après avoir passé ELB, au point de report GILIO, en descente du niveau 100 vers 3000ft QNH, avec une nouvelle route sur le VOR de Tarquinia (TAQ).

Route déposée et trace effective du vol

Route déposée et trace effective du vol

Ejectés aussi de la fréquence de Rome Contrôle, pour passer avec l’information VFR. Beaucoup plus sympathique, l’information VFR de Rome nous a autorisés pour une directe après TAQ sur le point d’entrée de LIRU, où nous devions nous présenter à 1500ft.

La séquence d’arrivée s’est alors accélérée, dans la chaleur et les turbulences thermiques des basses couches, avec la tour de LIRU. Plusieurs trafics dans le tour de piste ont été identifiés au TCAS, et nous avons été contraints d’orbiter au dessus de la banlieue Romaine, avant de rejoindre la vent arrière, le long d’une anse du Tibre, qui serpente autour de la piste.

Le tour de piste est court, et rapidement posés, nous avons roulé vers le parking: nous étions arrivés à Rome.
Le soleil au zenith, il restait à vider puis sécuriser l’appareil, avant d’enfourcher nos vélos vers le Sud, vers le centre de Rome qui nous attendait.

Le reste est une flânerie dans les ruelles qui relient les grandes places, une histoire de Chianti et de jambon de Parme, un salut au Pope Francis qui ne nous attendait probablement pas ce jour là, un hotel trouvé au dernier moment quelque part dans la capitale.

Le plan de vol pour le lendemain fût déposé en route inverse, départ à 10h locale, pour tenter de voler à la fraîche. Un plan de vol Z cette fois-ci (VFR puis IFR), avec un départ VFR vers le Nord (point de report Prima Porta), puis un route sur CMP, et une clairance délivrée alors que nous étions en l’air. Même route mais avec 10-15kt dans le nez. Séquence d’arrivée à partir de STP, en descente depuis le 120 par étapes. Finalement la Sainte Victoire est apparue, puis les cheminée de Gardanne, ce qui nous a permis de demander une descente en vue du sol et une approche à vue sur Aix. A 13h, la chaleur et les thermiques étaient maximaux, et nous avons posé en 14 après 3h de vol.

Une escapade éclair dans le ciel et dans les rues de Rome, le dépaysement était fabuleux. Quelle sera notre prochaine destination ?

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